4 ème et dernière partie de mon voyage en Terre Sainte avec le programme Taglit gourmand par Amazing Israël.
J’ai oublié d’en parler dans le précédent article, mais quand c’est shabbat en Israël, au petit déjeuner c’est une sacrée galère pour trouver du café. Mon conseil : demandez au staff. La vérité, jamais j’aurais trouvé comment faire sinon.
Jour 8
Après une nuit à bootyshaker sur le dancefloor, ce dimanche matin verra une ambiance toute autre. Nous commençons la journée avec yad Vashem, aka le musée de la Shoah. Comme vous le voyez, en l’espace de 12h on passe sur deux ambiances totalement différentes. Les photos sont interdites à l’intérieur du musée, seules les vues extérieures sont possibles.
Notre guide sur place sera Shlomo Balsam que beaucoup connaissaient mais pour ma part je n’avais pas la moindre idée de qui il s’agissait. Cet homme exceptionnel a fait verser des larmes à l’ensemble de l’auditoire de Taglit Amazing Israël. Shlomo, si vous me lisez et comme très brièvement discuté, je vous ferai prochainement parvenir un email pour bénéficier de votre parrainage sur un projet culturel dans lequel je suis impliqué.
Je ne vais pas m’étendre sur ce point-là mais je ne peux que vous recommander de le visiter accompagné d’un guide et si possible Shlomo qui ne manquera pas de vous parler « de ses amis rwandais ».
A la suite de ce lourd moment, nous apprenons le départ forcé d’un de nos moniteurs auprès duquel nous n’avons même pas pu faire une bise d’adieu ainsi que de deux jeunes filles souhaitant arrêter l’aventure (que nous reverrons quelques jours après à l’aéroport pour le retour à Paris). Coup dur à deux doigts de la fin du séjour. Mais bon, on ne baisse pas les bras et on continue de profiter de notre voyage !
Nous déjeunerons dans un centre commercial sur la route et c’est par là que Julie, notre jeune militaire nous quittera. Direction le sud du pays avec une halte à Mitzpe Moav pour un panorama désertique à couper le souffle.
J’en profite pour faire une photo avec notre guide Raphael.
Nous arriverons par la suite chez les bédouins. Chez les bédouins, près de 10 bus étaient parkés avec en majorité (que ?) des Taglit. Nous savons que nous allons y passer « la nuit » pour décoller très tôt le matin pour une randonnée désertique, mais j’y reviendrai plus tard sur cela.
Ici ce n’est pas une simple tente non non, mais bel et bien un village, un immense village avec toilettes et douche, tentes pour dormir, cafétéria, boutique de souvenirs et des constructions très jolies. Je n’ai pas fait beaucoup de photos sur ce site, c’est dommage mais bon c’est pas grave.
La première chose que nous ferons chez nos camarades du désert sera de partager un repas. Assis à même le sol sur des tapis et coussins autour de plusieurs tables, nous mangerons à mains nues les mets présentés ci-dessous en photo. Expérience ma foi assez fun.
Avant d’entâmer une nuit épique, petit passage par une tente à la rencontre de ce que j’imagine être le grand patron qui nous présente les traditions bédouines et nous partage thé et café. Thé qui n’a pas DU TOUT le même goût qu’en France. Mais qui est pas mal je dois dire.
Programme de la soirée : feu de camp et tenter de dormir. Vous verrez très vite que le second objectif fut compliqué pour certains à la suite d’un élément perturbateur.
Hannah (présentée dans le premier épisode), venait de nous rejoindre avant notre trip chez les bédouins et avec elle plein de marshmallows en vue de ce feu de camp. Bon sur le principe c’est drôle et tout mais en pratique : c’est quand même sacrément dégueux des marshmallows non ? En tout cas ce qui est bien avec les feux c’est que ça fait des jolies photos.
Musique, danses, discussions (et virgin mojitos) rythmeront ce qui allait être une très courte nuit.
Viendra le moment où notre élément perturbateur se présentera dans la tente : un scorpion. Naîtront alors diverses techniques pour ne pas se faire piquer dans la nuit : ne pas dormir, dormir dans un hamac, dormir sur une table, dormir sur plusieurs matelas avec des « barrières » artisanales. Pour ma part j’ai juste pris deux matelas et YOLO.
Une autre hantise que j’avais vis-à-vis de cette nuit bédouine : les moustiques. Constatant que y avait rien du tout, je ne mettrai finalement pas le spray que j’avais pris au cas où.
Jour 9 (qui commence dans la nuit du 8 en vrai)
Nous le savions tous, cette journée allait être très rude.
Les ordres avant notre feu de camp étaient assez simples : réveil à 4h30. J’avais préparé mon réveil pour cette heure-là mais celui-ci n’eut jamais le temps de sonner, je fus réveillé en amont par des filles faisant irruption dans notre « chambre » nous sommant de nous réveiller en vue du départ. Je fus surpris de constater que finalement j’étais pas aussi éclaté que ça après une nuit estimée de 3h30.
Une table nous met à disposition des petits Lu et du thé et nous embarquons dans une nuit encore noire dans le bus en route pour Masada.
Masada est une colline au milieu du désert au-dessus de laquelle se dressent les ruines d’un ancien temple. C’est très beau mais il y fait ultra chaud sa race quand on y va en août.
Plusieurs façons existent pour aller au sommet de la bête : le funiculaire (que j’avais pris deux mois auparavant lors d’un précédent trip en Terre Sainte dans le cadre privé), et la randonnée courte ou longue. Dans notre cas (et celui de nombreux autres groupes Taglit), nous prendrons la randonnée courte avec beaucoup de saloperies de cailloux qui font mal aux pieds et déséquilibrent nos pas. Randonnée courte d’une durée d’environ 20 minutes. Cette randonnée était un élément qui me rendait particulièrement anxieux avant mon départ (voir premier article) mais finalement ça s’est très bien passé, mais putain j’en ai quand même un peu chié.
Une fois au sommet l’objectif était assez simple : voir le lever du soleil. Moi je me rappelle qu’il est presque 6h00 du matin, l’heure idéale pour passer un coup de fil à ma meilleure amie à l’autre bout du monde. « Hey je suis au Caesars Palace de Las Vegas ! » « Ah bah moi suis au milieu du désert avec la tête dans le cul, cpas la même ambiance ».
Le soleil finira par se lever (et il est vrai que ça valait quand même le coup d’en chier autant). Peu après nous ferons une rapide visite du site et constaterons qu’il y fait déjà très chaud.
Certains préfèreront dormir quelques instants plutôt que de visiter le site et malgré les positions parfois assez hilarantes, on sentait une certaine paisibilité et bonheur à l’idée de se reposer un poil.
Il devait probablement être à peine 8h et on avait l’impression d’être déjà en milieu de journée. Nous retournons chez les bédouins pour s’enfiler un bon gros petit déjeuner des familles et là stupeur et joie dans mes yeux : ENFIN DU HOUMOUS AU PETIT DEJEUNER ! Celui-ci sera donc composé de thon et houmous dans des pitas et de thé avec quelques fruits. On en profitera pour donner un bol de lait à un chaton de passage dans le coin.
Viendra ensuite le moment que j’appellerai « le jour où je suis devenu fertile » aka la balade à dos de chameau. Par groupe de deux sur les bestiaux nous ferons une balade d’une dizaine de minutes. Sur ce coup-là prévoyez des shorts amples si vous voulez pas vous retrouver avec les couilles broyées avec l’écart nécessaire pour grimper. C’était assez fun mais je suis pas certain d’en refaire tous les jours tout de même.
Nous partons ensuite pour la mer morte, mais une version artificielle, là je dois dire que j’ai pas trop tout saisi. Bon alors là, encore plus que pour la plage de Tel Aviv : port de sandales OBLIGATOIRE si vous voulez survivre à l’enfer de la Mer Morte. Car ouais clairement c’est pas du tout un plaisir de s’y baigner dedans. Il faisait ULTRA chaud, et le sol était jonché de boulettes de sel qui m’ont tué les pieds. Quelques gouttes d’eau de mer achèveront mes yeux. Bref, la Mer Morte c’est rigolo mais dans les milieux naturels, pas artificiels.
Dernière étape du séjour avant « la fin » : une mini randonnée dans les cascades d’Ein Gedi. Très joli site, mais là aussi il y fera super chaud.
Nous arriverons dans l’après-midi dans un kibboutz au sud du pays à Kalia où il faisait des températures folles (37° à 19h, 32° à minuit). Autant dire que quand on m’a dit « hey Guillaume, piscine ?! » Nop, Guillaume il est en mode sieste dans la chambre climatisée, bisous.
Désormais notre voyage était terminé, plus rien ne nous attendait à part beaucoup de transport le lendemain, l’occasion pour tout le monde de se détendre à fond au bar et à la supérette du kibboutz.
Jour 10 (aka la fin du séjour)
Nous bénéficions d’une rallonge de réveil pour un départ vers 10h vers Jérusalem, ville escale pour Tel-Aviv.
A Jérusalem, nous mangerons à l’Eucalyptus qui nous servira un très chouette déjeuner. Ce sera aussi l’occasion de débrieffer tout le séjour, de parler de son aventure personnelle, des points forts et faibles pour améliorer le programme pour les futurs participants (dont cher lecteur, j’espère que tu fais partie). Je serai également interviewé en vidéo pour promouvoir le programme Taglit, pas encore eu la vidéo, je ne manquerai pas de vous la transmettre si je la reçois en tout cas.
La fin de l’aventure du programme Taglit gourmand par Amazing Israël se passera à l’aéroport de Tel-Aviv où beaucoup pleuraient de voir ceci arriver à son terme. Désormais hors de la supervision du programme Taglit, plusieurs aventuriers ont prolongé leur séjour pour profiter à fond de la Terre Sainte et au moment de l’écriture de ces lignes, beaucoup y sont encore.
Passage obligé au duty free par le rayon houmous.
Dans l’avion, mon voisin effrayé par les vols avait une toute autre marchandise avec lui : voda, jus d’orange. « Vas-y sers-toi » \o/
Epilogue
Le programme Taglit gourmand par Amazing Israël est un voyage offert en terre sainte de 10 jours pour tous les jeunes juifs de 18 à 26 ans (les programmes des autres compagnies c’est sensiblement pareil mais avec moins de bouffe et plus de marche). Initié par des philantropes américains, puis appuyé par le gouvernement israelien, c’est désormais une machine bien huilée qui entend bien perdurer dans le temps et voir de nombreux jeunes faire leur aliyah (quitter son pays pour vivre en Israël).
Ce voyage, aux airs de colonie de vacances pour un public mature (ou aux apparences mature en tout cas) permet de se faire rencontrer des profils plus ou moins religieux et aux catégories socioprofessionnelles bien variées. Si effectivement j’avais un petit espoir de potentiellement trouver la future madame Ghrenassia (dans le milieu on appelle ça trouver son mazal (l’âme-soeur)), je ne repars cependant pas le coeur vide.
J’y ai rencontré des personnes que jamais j’aurais pensé approcher dans ma vie, j’ai gagné des amis, des frères que je reverrai à coup sûr prochainement quand ils rentreront au pays. J’en reverrai beaucoup lors de la soirée officielle de retrouvailles parisienne en septembre (dont la date est encore inconnue) mais aussi dans un cadre plus privé (et probablement plus alcoolisé) auparavant je l’espère.
Au plaisir de passer le nouvel an juif, Yom Kippour, Pessah et autres grandes fêtes à vos côtés les amis.
Merci à Raphael, Mickael, Pascale et Guili pour leur présence et à tous les camarades rencontrés.
Beaucoup d’entre vous n’avaient pas compris ce que je faisais dans la vie, j’espère qu’à la lecture de ces 4 articles et de ma bio, c’est désormais un peu plus clair pour vous.
Chaque voyage en bus (qui étaient nombreux) fut l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le pays au travers d’explications proposées par notre guide, mais aussi de découvertes musicales grâce aux playlists proposées par mes camarades ou encore de rire à gorge déployée quand l’ami Jordan nous offrait un one man show gratuit. Ci-dessous un court extrait des nombreux fous rires qu’il nous a apportés sur ce séjour.
PS : Jordan, t’as intérêt à être moniteur du programme Taglit très prochainement et vendre plein de bouteilles d’eau.
Chers lecteurs, j’espère que ces articles vous ont plu, n’hésitez pas à les partager auprès de votre entourage, jeune ou pas, juif ou pas. Amis attachés de presse, si ça vous motive à m’envoyer quelque part pour un voyage de presse, moi je suis chaud. Au hasard : la Californie, le Japon et le nord de l’Europe, si vous avez ça sous le coude, je suis partant.
Super reportage Guillaume! Mais qu’y a t’il de « gourmand » dans ce voyage présenté comme une initiation à la cuisine juive et israélienne?
Avez-vous bien lu les 4 articles ? On a mangé absolument tout le temps ! Entre le vin, le whisky et l’arak mais encore le cours de houmous ou bien même les préparations de plats avec les bédouins on n’a pas arrêté !