Il y a quelques jours, le mythique groupe de post-rock canadien GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR se produisait au Trianon. Le show était sold-out depuis des mois et de nombreux fans cherchaient encore un billet à l’entrée de la salle. J’aurais pu faire partie de ces personnes mais j’ai eu la chance d’être invité par le label du groupe, Constellation Records, qui m’a permis un accès à l’événement. L’heureux hasard a également fait que j’ai pu me positionner probablement à la meilleure place de l’assemblée possible : au premier balcon en plein milieu.
12 ans après avoir traversé la France en voiture avec 2 amis entre Toulouse et Bordeaux pour les voir sur scène, j’ai cette fois-ci pu simplement prendre le métro.
Tashi Dorji en première partie
En ouverture du concert, l’artiste bhoutanais Tashi Dorji s’est présenté sur la scène du Trianon avec sa guitare et une machine à loops. Durant une demi-heure ininterrompue, il a proposé une sorte de post folk expérimental concluant avec beaucoup de perturbations sonores. Tout comme avec GY!BE peu après, il s’est produit sur une scène à la lumière très tamisée. C’était trop sombre pour que je puisse en faire des photos correctes au smartphone. J’ai en tout cas noté une parfaite maitrise de son instrument. Cette vidéo est un bon résumé de la prestation de l’artiste :
Concert de GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR
A 20h30, les membres de GY!BE se présentent au fur et à mesure sur la scène du Trianon. On retrouve ainsi une violoniste, des guitaristes, bassistes, batteurs et un contrebassiste.
Durant la première chanson, après que des images abstraites soient projetées, on finit par lire le message Hope ainsi que ce que je pense être des ruines. C’est très probablement un écho aux guerres actuelles (cf le dernier paragraphe de l’article).
Par la suite nous avons un fond de scène très forestier. C’est sans doute celui visible dans ce post Instagram d’ailleurs. La vidéo scénique se termine avec un roller coaster et un métro. On observe également des plans sur un cimetière. De nombreux arbres qui illustrent la scène semblent morts/sans feuilles.
Parmi les autres scènes projetées, j’ai noté celles d’avions en chute libre, des combats de coqs, des chantiers géants et ce que je pense être des plateformes en mer. J’ai beaucoup aimé tout le plan avec la ville à l’arrêt sous la neige et qu’on traverse parfois avec un train. Je présume que c’était Montréal mais honnêtement je ne pourrais pas l’affirmer.
J’avoue avoir du mal à bien saisir les messages derrière les divers visuels. Je pense que le groupe invite le spectateur à se faire sa propre interprétation. Les titres des chansons jouées en même temps n’étant pas annoncés, difficile de savoir les liens.
Sur la fin du show, la musique se fait plus intense et grave quand la ville et la forêt prennent feu. Le feu vient d’ailleurs physiquement sur le film puisque la pellicule de la caméra se met à fondre alors que chacun des 8 membres du groupe quitte la scène peu à peu.
Tout comme en 2012 à Bordeaux, le groupe ne présente aucun micro sur scène et n’adressera jamais la moindre parole au public. Nous aurons simplement un bref geste de la main à la fin.
Via une lumière ultra tamisée et une absence totale de communication avec le public, l’assemblée n’a d’autre choix que de s’immerger pleinement dans la musique envoutante et hypnotique de GY!BE. Au final, la petite bande canadienne a rempli son contrat durant une paire d’heures avec brio comme elle le fait depuis une trentaine d’années au sommet du post rock mondial.
Nouvel album du groupe
Deux jours avant le concert, GY!BE sortait son nouvel album intitulé NO TITLE AS OF 13 FEBRUARY 2024, 28,340 DEAD. C’est un titre clairement pas banal et si vous êtes un petit peu en phase avec l’actualité dans le monde, il fait évidemment écho à la guerre au Moyen-Orient.