J’ai eu la chance d’être invité à la dernière séance de Carmina Burana. Il s’agit d’un ballet hongrois de la Szeged Contemporary Dance Company. Il s’est joué au 13ème Art à Paris et il est temps de vous en parler.
Synopsis et teaser de Carmina Burana
Nous pénétrons la vie intense d’une communauté barbare imaginaire, qui lutte pour sa survie dans les décombres d’une civilisation déchue. Face à un destin imprévisible, ces êtres font l’expérience de l’amour, de la joie, de la tristesse et de la mort, se confrontant à une Fortune capricieuse, qui tantôt les élève, tantôt les détruit.
Mon avis sur le ballet hongrois de la Szeged Contemporary Dance Company
Le spectacle compte à ce jour plus de 400 représentations et 250 000 spectateurs. Sur scène, nous retrouvons une quinzaine de danseurs qui se produisent sur un sol rempli de paille sèche. On y détecte la notion d’une terre aride et non fertile. Les artistes sont tous vêtus d’habits austères. On a le sentiment de voir un ballet de paysans tentant de survivre à une agriculture qui ne fonctionne plus. Parmi les autres personnalités que nous croiserons sur scène, il y a le personnage de la mort. Elle aura une place prédominante.
Il n’y a pas que des malheurs qui sont abordés puisqu’on peut compter sur la présence d’espoir avec une pousse de fleur.
La tribu va aussi effectuer ce qui peut s’assimiler à une danse du soleil jusqu’à l’apparition de ce dernier en fond de scène.
En complément, la scène contient également un puits avec quelques jeux d’eau durant la prestation.
Enfin, difficile de ne pas mentionner les dizaines de chaînes en metal pendues au plafond. C’est une très intéressante proposition artistique.
Dans l’ensemble, le ballet Carmina Burana est fascinant et envoutant et on prend à la fois du plaisir et de l’anxiété à voir l’évolution de cette tribu qui souhaite juste prospérer. Quelques sons cultes de la musique classique accompagnent le récit qui se joue en temps réel devant nos yeux.
La danse est évidemment de qualité de la part de la troupe d’artistes.
Le mot du chorégraphe
« Nous avons un aperçu de la vie rituelle d’une colonie barbare humanoïde essayant de gagner sa vie sur les ruines d’une civilisation et luttant pour sa survie, face à leurs peurs, et tout ce que le destin leur réserve. Le destin apporte parfois l’amour, la joie et parfois la tristesse ou la mort. Une fille dont la vie était censée être courte peut ressentir, un moment, le vrai bonheur, quand l’amour lui fait oublier toutes les mauvaises choses, et lui fait croire en une vie qui peut être différente, qui peut être meilleure. Mais Fortune est inconstante et cruelle. Elle ne se soucie pas de la beauté du moment. En faisant l’expérience de la déception, de la joie et de la peur, nous pouvons en apprendre beaucoup sur nous-mêmes, notre propre destin et nos chances – sur notre propre humanité. » Tamás Juronics, chorégraphe
Crédit photos : images du site de 13ème art