Coucou, nouvelle vague de lectures. J’en ai encore beaucoup à lire mais suite à deux voyages coup sur coup en Israël et en Allemagne j’ai pris un poil de retard. Il y a peu d’ouvrages mais ils sont particulièrement épais et qualitatifs !
Mes années 80 T1 et 2/2 (Akata)
Au début des années 80, à Taïwan, Sean Chuang n’est qu’un jeune enfant. Mais être jeune à Taïwan dans ces années-là, lui donna le privilège de faire partie de la première génération à vivre progressivement la levée de la Loi Martiale. et aussi de pouvoir connaître la liberté de découvrir la vie par ses propres expériences : les premières amours et déceptions amoureuses pouvaient se vivre en vespa tandis que les bêtises avec les copains d’école se passaient dans des dortoirs… et surtout loin des parents ! devenu aujourd’hui adulte, et auteur de bd travaillant aussi pour la publicité, il nous livre avec Mes années 80 ses souvenirs d’enfance et d’adolescence. C’est avec de la tendresse et la vivacité de son trait unique que Sean Chuang capte la chaleur et la valeur d’initiation des grands moments de vie d’une époque. Certains ne sont pas glorieux, d’autres ont le goût du regret, mais c’est avec émotion et apaisement que la plupart d’entre eux évoquent l’enfance et l’adolescence.
J’ai grandement apprécié la lecture de cette saga en deux tomes dépeignant les années 80 d’un jeune taïwanais avec un style qui n’est pas de la BD franco-belge, pas non plus du manga, ni du comics mais de la BD taïwanaise. On le voit évoluer avec son frère du plus jeune âge à un âge adulte dans un pays à la stabilité politique plutôt très moyenne où la loi martiale était maîtresse jusqu’à peu. Bien qu’à l’autre bout du monde, ce jeune Sean a eu une enfance bien similaire à celle des enfants de France : les VHS, les salles d’arcade, les jeux vidéo, les films d’arts martiaux, Star Wars… étaient une part totale de sa vie.
Petite parenthèse rigolote, le tome 2 est préfacée par l’ancien rédac chef de Geek le mag (dont je rappelle être pigiste et le CM) que je n’ai jamais connu. Ce style de dessin est très appréciable et inédit dans mon panel de lectures passées et ça me plaît grandement ! Donc si vous avez de la bonne BD asiatique à recommander, hésitez pas à faire né-tour.
Très drôle, c’est aussi un récit qui nous parle d’une culture à laquelle nous sommes en très large majorités inconnus et donc enrichissante culturellement parlant. Franchement vous pouvez foncer easy c’est de la bonne came !
http://www.akata.fr/publications/mes-annees-80-t1 16.5€ par tome
Extrait : http://www.akazoom.fr/mes-annees-80-t1
Sunny T1 (Kana)
Un centre d’accueil pour enfants en difficulté sociale abrite des personnalités fort différentes, mais tous portent en eux une solitude qu’ils gardent au fond de leur coeur. Leur lieu de prédilection : une vieille Nissan « Sunny ». L’endroit où tout devient possible, où l’imaginaire n’a plus de limites !
J’ai pris un gros pied à la lecture de cet ouvrage dont la couverture arrière ne présente aucun résumé de ce qui nous attend à l’intérieur. Si le style graphique est peu détaillé et où il nous arrive d’avoir du mal à différencier garçons et filles, le manga bénéficie d’un scénario attachant. Ces gamins, que la société met plus ou moins de côté, nous allons nous y attacher et le foyer va voir l’arrivée de nouveux enfants perturbant l’équilibre de base de celui-ci. Crushs, désirs de liberté, innocence, ce manga est une véritable claque et poésie qui donne envie de découvrir la suite et voir où la Sunny, cette voiture à l’abandon à l’arrière de la maison, va transporter nos personnages. J’ai en tout cas une grosse envie de découvrir la suite. A lire sans hésiter.
http://www.kana.fr/produit/sunny-t1/ 12.7€
Demo (Oneshot édité chez Glénat)
C’est déjà compliqué d’être un ado… alors imaginez avec des pouvoirs !
Par le biais d’histoires courtes indépendantes, Demo raconte les chroniques de jeunes gens aux capacités extraordinaires qui vont devoir, chacun à leur manière, affronter l’amour, la joie, la perte et se frayer un chemin dans un monde où – à l’instar du nôtre – il ne fait pas bon être différent… Une photographie de la jeunesse actuelle où les superpouvoirs forment le prisme révélateur des préoccupations adolescentes.
Immense succès critique indépendant puis chez DC-Vertigo, ce chef-d’œuvre signé Brian Wood (The New York Four, The Massive) et Becky Cloonan (The True Lives of the Fabulous Killjoys, Punisher), paraît aujourd’hui en France dans une édition définitive collectant l’intégralité de la série : soit 18 histoires courtes aux multiples genres narratifs et graphiques. Une véritable bible du comics indé !
Si jamais vous êtes un assidu lecteur de mes écrits (déjà merci <3), vous savez que le format « compilations » est un format qui à la fois me plait et me frustre. Cela me plait car nous avons à chaque fois des histoires finies, et ça me frustre car parfois on aurait aimé que cela dure plus. Une chose que je peux d’entrée de jeu vous affirmer avec cet ouvrage c’est que vous allez vous muscler les bras : IL EST MASSIF AVEC 496 PAGES ! Au sein de la BD, nous allons croiser un grand nombre de personnages et de palettes d’humeurs mais qui vont rarement nous faire rire. Mais ce n’est pas parce que l’on ne rit pas que l’on ne prend pas un immense plaisir à partager ces tranches de vie (et aussi mort) avec nos protagonistes aux capacités variées et spéciales mais toujours assez surnaturelles. Récits souvent noirs et quasiment toujours poétiques, certains offrent une fin assez ouverte laissant libre court à interprétation. Je ne saurais que trop chaudement vous recommander la lecture de DEMO qui n’est d’ailleurs proposé qu’au prix de 30€ : carrément worth it. Bonus : la palette graphique est variée offrant des styles de dessins très différents entre chaque historiette.
http://www.glenatbd.com/bd/demo-9782344020821.htm 30€
Extrait : http://www.glenatbd.com/bd/livre/demo-9782344020821.htm#page/1/mode/2up
Tokyo Killers (Kana)
Recueil de petites histoires, on y suit notamment deux tueurs à gages : « Lui », réputé infaillible, est recherché par ses nombreux ennemis. Ses pensées vont toujours vers la même femme qu’il ne parvient à oublier, malgré toutes ses aventures. « Elle » est aussi une tueuse. Par le passé, il lui a appris à tirer avec une arme à feu. Chacun voyage d’un pays à l’autre, parfois en fuite, parfois pour remplir un contrat.
Puis, un jour, « Elle » est chargée de le tuer « Lui »…
Je pense que je suis passé à côté de cette oeuvre assez confuse. Si Tokyo Killers pêche par son scénario il réussit un tour de force avec la qualité de ces dessins et surtout sa quarantaine de pages en couleurs. Une oeuvre d’ailleurs est coupée en plein milieu avec une annotation « la publication a été interrompue à cet endroit précis au Japon ». Etrange je trouve. La couverture signe « un vibrant hommage au film noir » et c’est vrai que c’est le sentiment que nous avons face à la lecture et à la découpe des cases inédite sur certaines histoires : un film sur papier. Tokyo Killers est également particulièrement graphique et érotique, sensuel. Je rejoins beaucoup les points mentionnés par mes confrères de Manga-news, n’hésitez pas à lire leur critique.
http://www.kana.fr/produit/tokyo-killers/ 15€
Cimer Stéphanie, Bruno, Fanny, Solène pour les ouvrages <3