Nouvelle vague de chroniques de BD sorties ces derniers mois !
Arcade Club T1 par Aurélien Ducoudray et Baptiste Pagani (Auzou)
Vicky, Sam et Roberto sont fans de jeux vidéos et tout particulièrement des bornes d’arcade. Ils passent d’ailleurs le plus clair de leur temps dans la salle de jeux de leur quartier. Leur rêve ? Se faire recruter par le prestigieux et très secret Arcade Club. Existe-t-il vraiment ? personne n’en est sûr mais c’est une véritable légende parmi les gamers de la ville.
Petit coup de coeur pour cette BD qui nous plonge dans le monde de l’arcade à travers le regard de jeunes gens de notre génération. Ensemble, ils espèrent rejoindre le club très fermé de l’Arcade Club. J’ai beaucoup aimé les couleurs et le ton drôle du récit. J’ai vraiment envie de découvrir la suite du récit et de cette petite troupe de jeunes geeks !
Erreur système par Valérie Mangin et Jenolab (Casterman)
Dans un futur proche, la France est devenue pionnière en matière de nouvelles technologies. Chaque individu porte un implant pour se connecter à Internet. Toutes les données personnelles sont conservées dans une Crypte et consultables seulement par la justice et la police, dans le but d’éradiquer toute criminalité. Ce système semble bien fonctionner, mais en pleine campagne présidentielle, Paris connaît une vague d’attentats très meurtriers. D’où vient la faille ? L’inspectrice Anastasia Ovard va mener l’enquête !
L’histoire située dans un futur proche et plausible nous plonge dans une enquête policière dans un monde ultra connecté. Face à la vague d’attentats qui s’abat, une enquêtrice promet de faire la lumière sur les événements. Et sans grande surprise, il faudra creuser pour en apprendre davantage sur ce qu’il se passe. De nombreux complots politiques vont s’immiscer à l’approche des élections présidentielles. Une intéresse lecture avec une policière très déterminée qui ne se laissera pas faire, quoi qu’il en coûte !
Le rite par Amaury Bündgen (Casterman)
La vengeance comme chant du cygne d’un peuple éteint
Kéva, petit royaume perché dans les montagnes, est réputé pour son peuple pacifique, naturellement tourné vers l’étude et le maintien des équilibres naturels. Aussi, lorsque ce pays est attaqué par un empire expansionniste, les Kévarks, malgré une résistance farouche, sont-ils annihilés brutalement. Mais un prêtre a survécu, dernier représentant de sa culture. Il se dirige vers le Lac Miroir, centre spirituel de sa contrée aujourd’hui asservie, afin d’assouvir, seul, la vengeance de son peuple !
Ce récit de dark fantasy m’a beaucoup plu ! Tout au long du récit on s’interroge sur la nature de ce mystérieux rite autour duquel s’articule l’ouvrage. On s’interroge aussi sur ce prêtre qui parvient à s’assoir en plein milieu d’un immense lac. Nous allons en apprendre un peu plus sur les divers peuples de cet univers et leurs relations passées (très souvent ennemies). En attendant que le rite se termine, nous faisons divers flashbacks sur plusieurs événements du peuple du prêtre et des autres peuples qui l’entourent autour de ce lac. Le dessin est d’une très grande qualité en noir et blanc avec d’excellents détails sur les visages. Ce one-shot est un joli coup de coeur que je vous recommande sans souci !
Vague d’amour par François Ravard (Glénat)
Un illustrateur virtuose croque la Bretagne.
De Renoir à William Turner, en passant par Corot, Gauguin, Henri Rivière ou Matisse, la Bretagne a de tous temps inspiré les peintres et illustrateurs. François Ravard, auteur de bande dessinée résidant à Dinard, est de ceux-là. Et lorsqu’il quitte sa table à dessin, il aime croquer sa Bretagne, ses couleurs, ses rivages, ses plages et ses habitants dans de belles et touchantes illustrations aussi drôles que sensibles.
Le présent recueil, sorte de compagnon à Pas un jour sans soleil, réunit une soixantaine de dessins, présentant une galerie d’instants drôles et touchants où, quelle que soit la météo, la Bretagne, elle, reste toujours belle.
Ici il ne s’agit pas d’une BD mais d’un artbook qui présente plusieurs visuels dépeignant la Bretagne et sa beauté selon le regard de son auteur, François Ravard. Je n’ai pas été plus emballé que ça par cet ouvrage mais il faut reconnaître la qualité de plusieurs des artworks qui y sont présentés.
En chair et en fer par Killoffer (Casterman)
Cofondateur de l’Association et auteur de la scène alternative française depuis les années 1990, Killoffer se distingue, comme David B. ou Charles Burns, par la puissance de son noir et blanc.
Se représentant volontiers lui-même comme il le faisait dans les 676 apparitions, l’auteur vaque à ses occupations d’homme contemporain, entre son appartement, les servitudes quotidiennes et un penchant immodéré pour les excès en tous genres. Dans ce monde ultratechnologisé, les robots domestiques semblent la norme, mais quid de l’attachement que peut éprouver l’homme pour ces machines, en regard de leur inévitable obsolescence programmée ?
Cette BD au petit format à l’italienne entièrement en noir et blanc m’a beaucoup plu. On ne retrouve aucun texte et tout se fait grâce à notre interprétation du récit qui se dégage devant nos yeux dans un monde rempli de robots à notre domicile. Le seul texte est celui de l’épilogue qui explique la collaboration entre le dessinateur et le philosophe Dominique Lestel. Le dessin est vraiment juste et de qualité. Dans ce futur probable, l’homme et les robots vivent ensemble et remplacent même nos épouses pour partager le repas, nettoyer l’appartement et autres moments de la vie commune. Et la mort fait aussi partie de la vie, donc quand un robot cesse de fonctionner, notre héros aussi connaîtra la tristesse et la solitude. Une très intéressante lecture que je vous recommande chaudement, et n’oubliez pas de lire le texte de fin !