Retrouvez mes chroniques sur 5 mangas sortis plus ou moins récemment (fournis par les éditeurs).
Rooster Fighter – Coq de baston T1 (Mangetsu) par Shu Sakuratani
Dans un Japon ravagé par les kijû, des monstres gigantesques et assoiffés de sang, les humains, complètement démunis face à cette menace sans précédent, vivent chaque jour avec la crainte que celui-ci soit le dernier. Seul un être trouve encore le courage de faire face à ces mystérieuses créatures : un coq, à la détermination sans faille et au cri surpuissant. Son but, retrouver celui qui lui a enlevé la prunelle de ses yeux !
Récit complètement loufoque, je suis évidemment tombé amoureux dès le premier tome de cette aventure poulaillère ! Ici le mythe de David contre Goliath est revisité avec un coq ultra déterminé et des adversaires dont la taille et la puissance ne l’impressionnent pas. Le manga est rempli d’humour et le héros principal (qui est un coq !) ne manque pas d’empathie pour aider son prochain, même s’il est humain. Côté dessin, le rendu est d’excellente qualité et la traduction française bourrée d’humour et de jeu de mots comme l’indique son traducteur sur Twitter ci-dessous. Foncez le lire !
Fool Night T1 (Glénat) par Kasumi Yasuda
Depuis cent ans, un épais nuage empêche le soleil d’éclairer la Terre. La nuit et l’hiver se prolongèrent à jamais et la plupart des végétaux périrent. L’humanité plaça ses espoirs dans la technique de “transfloraison”, consistant à transformer un humain en plante. Bien évidemment, ces opérations sont limitées aux personnes en fin de vie, pour une raison éthique… mais lorsqu’une prime de dix millions de yens est accordée aux volontaires, certains n’hésitent pas à contourner les règles pour s’inscrire sur les listes. Toshiro est l’un d’entre eux : sans aucun avenir et fatigué de la vie, il va choisir de se transformer en plante. Mais cette opération va lui accorder des talents qu’il ne soupçonnait pas !
J’ai beaucoup aimé cette oeuvre dystopique originale. Nous plongeons dans un monde où la nuit est permanente et par conséquent la photosynthèse impossible. Le nombre de plantes est alors drastiquement réduit et donc l’oxygène disponible également. Le procédé de transfloraison, présenté dans le synopsis ci-dessus entre alors en jeu. Il permet aussi à ceux qui sont en fin de vie de toucher une belle somme d’argent. Le héros principal n’est pas mourant mais l’argent lui manque terriblement pour prendre soin de sa mère soumise à des crises quand elle n’a pas ses médicaments. En devenant lui aussi un « homme-plante », il va cependant développer une compétence unique qui va apporter une couche supplémentaire à l’intrigue générale. In fine, le premier tome est excellent et l’envie de découvrir la suite et fin de l’histoire est bien présente de mon côté !
Adabana T1 (Kana) par NON
La tranquillité d’une petite ville japonaise, recouverte de neige, est brutalement perturbée par un meurtre odieux. Le corps démembré d’une lycéenne du nom de Mako Igarashi, est retrouvé près d’un lac. Bientôt, Mizuki Aikawa, élève au même lycée que la victime, revendique les faits auprès des forces de police locales. Cependant, alors qu’elle relate les événements, le doute s’invite progressivement dans la tête de ses avocats. Quels lourds secrets Mako et Mizuki partageaient-elle ?
Ce manga n’est pas à mettre entre les mains de tout le monde et s’adresse avant tout à un public averti. L’histoire proposée y est particulièrement sombre et traite de sujets sensibles. La série en trois tomes pose ici les bases d’une enquête autour du meurtre d’une jeune lycéenne. Qui l’a tuée ? Pour quel(s) motif(s) ? Est-ce sa camarade de classe et très bonne amie qui s’est présentée à la police peu après ? Pour l’instant, nous ne savons pas exactement ce qui relève du vrai du faux dans ce récit policier, une chose est sûre, la curiosié nous pousse à vouloir découvrir le fin mot de l’histoire !
Ningyo (Glénat) par Mr Tan et Mato
La forêt d’Aokigahara au Japon, autrement appelée “la mer d’arbres” ou “la forêt des suicidés”… Un homme y perd la vie, comme guidé par de mystérieuses créatures. Quelque temps après, Kai, son petit frère, arrive sur place, bien décidé à découvrir les raisons de sa disparition. Mais au fur et à mesure qu’il s’enfonce au cœur de cette forêt, le lieu semble se transformer… Et si la rencontre d’un humain et d’une sirène pouvait influencer l’avenir du monde ?
Ce one-shot fantastique nous plonge au coeur de la tristement célèbre forêt des suicidés au Japon. C’est là que Kai part enquêter sur ce qui a pu pousser son grand frère à mettre fin à sa vie. Le récit va rapidement partir dans les mythes et légendes en introduisant les personnages des sirènes (qui sont bien moins accueillantes que celles dépeintes en occident). Le maître-mot de cette aventure est bien celui du désespoir mais dans toute cette noirceur, notre jeune héros va tenter de trouver une lueur d’espoir pour retrouver la joie de vivre après le tragique événement qu’il a subi.
Dante – La divine comédie (Soleil) par Variety Artworks
Brûlant d’un amour sans retour pour Béatrice, Dante perd toute volonté de vivre au décès de celle-ci. Soudain, il s’aperçoit qu’il erre dans une bien sombre forêt. Il y rencontre Virgile, le poète de la Rome Antique, et pour trouver sa voie, décide de voyager avec lui à travers les divers « royaumes de l’après-vie ».
Depuis des années, les éditions Soleil éditent des mangas inspirés des oeuvres classiques de la littérature, de l’économie ou encore des sciences. Cette fois-ci, c’est La divine comédie de Dante qui a droit à son adaptation. N’étant pas familier avec l’histoire de base, je dois dire qu’il m’a permis d’avoir une première et rapide approche de ce géant de la littérature. Comme d’habitude avec les Classiques de Soleil, ils s’adressent avant tout aux curieux qui prendront peut-être plaisir à lire par la suite la version originale du titre.