J’ai pu assister à une projection presse du film Limonov, la ballade. Celui-ci est une adaptation du livre d’Emmanuel Carrère dans lequel il parle de la vie d’Edouard Limonov, un personnage russe hors-du-commun de la seconde moitié du XXe siècle.
Le film d’une durée de 2h18 est à retrouver dès le 4 décembre dans les salles françaises.
Synopsis et trailer de Limonov, la ballade
Militant révolutionnaire, dandy, voyou, majordome ou sans abri, il fut tout à la fois un poète enragé et belliqueux, un agitateur politique et le romancier de sa propre grandeur. La vie d’Edouard Limonov, telle une traînée de soufre, est Une ballade à travers les rues agitées de Moscou et les gratte-ciels de New-York, des ruelles de Paris au coeur des geôles russes pendant la seconde moitié du XXe siècle
Mon avis sur le film
Avec Limonov, la ballade, on plonge au coeur d’un contexte géopolitique particulier. Limonov est un personnage vraiment haut en couleur. Sa vie l’a mené de l’URSS à New-York à Paris puis à nouveau en Russie. Tout comme Aznavour, il semble avoir une âme de bohème et poète n’hésitant pas à quitter son pays sans le sou avec sa petite amie mannequin.
Des choix artistiques intéressants sont présents dans le film avec notamment un ping-pong visuel entre format carré et noir et blanc pour l’URSS et format large et couleur pour les USA. Le 4ème mur est d’ailleurs brisé à un moment quand le personnage traverse une multitude de lieux correspondant chacun à une année particulière. A chaque fois, on y retrouve un événement marquant de l’histoire mondiale. Cela permet de recontextualiser l’époque tout en offrant un rapide saut dans le temps. A la fin de la scène, Limonov se retrouve à l’arrière des décors studio brisant donc ce 4ème mur.
Point de vue musique, c’est une playlist aux petits oignons avec Lou Reed, les Velvet Underground et tant d’autres pépites musicales de l’époque.
On se surprend à voir Limonov tantôt sans le sou et tantôt majordome élégant pour un riche homme d’affaires américain.
Cependant Limonov n’est pas un homme sympathique. A plusieurs reprises on le voit d’ailleurs violenter sa compagne ou même des chroniqueurs d’une radio française.
Il sera également fondateur d’un parti national-bolchévique en écrasante majorité composé de skinheads.
Notons que le film est profondément international avec un personnage principal incarné par le britannique Ben Whishaw, un matériau d’origine français, un réalisateur russe (Kirill Serebrennikov) et des producteurs italiens. C’est notamment pour cela que le choix a été fait de tourner le film en anglais.
Pour en savoir plus sur Edouard Limonov, rendez-vous sur Wikipédia.
Crédits photos : Andrejs Strokins